Touget
D’or à la foi d’azur

Commune gersoise au confluent de la Gimone et de la Marcaoue, historiquement dans le Fésenzaguet, un petit pays gascon entre l’Armagnac et la Lomagne

Touget viendrait de « tuje » ou « tujague » :...

Touget viendrait de « tuje » ou « tujague » : ajoncs en Gascon. L’origine du nom pourrait aussi provenir de « togatus » (toge en latin).

I) Les origines

Elles sont très anciennes. Touget a été un site continuellement habité du néolithique à nos jours ; les fouilles archéologiques le prouvent.
Les sondages réalisés en 2002 ont mis à jour :

  • 2 fours de potiers situés au sud du village (près du terrain de foot) et datant de l’époque Gauloise.
  • La « villa » de Peyrelongue a semble-t-il été construite vers le milieu du 1er siècle après J.C. C’est une importante villa romaine avec 2 corps de bâtiments disposés en L.
    Deux autres établissements de même type se situent à Lapalue et à Larrazet.
  • Dans tous ces lieux, on a récupéré des céramiques, mosaïques, fragments d’urnes, amphores, monnaies, sigillée,… sans oublier la statue « togatus » exposée dans le hall de la mairie.
  • D’autre part, l’existence de nécropoles au Moulin Arrout et à Salleneuve datant du 1er et 2ième siècles : des sarcophages et des sculptures font penser à un possible mausolée et aussi à un possible sanctuaire (statue du dieu chasseur ..)

Les fouilles réalisées en 2002 au « Prieuré » ont mis en évidence une séquence stratigraphique échelonnée entre la fin de l’âge de fer et le 5ième siècle après J.C. Un premier habitat aurait été implanté au 2ième et 1er siècle avant J.C. avec des constructions légères, puis, des constructions solides, apparaissent au 1er siècle.

Dans de nombreux endroits de la commune, du mobilier archéologique a été découvert, montrant l’importance et l’étendue du peuplement du site dès l’âge de fer : autour du village actuel (Prieuré, terrain de foot, Moulin Arrout) mais aussi Peyrelongue, Lapalue, Larrazet, Salleneuve, Larnautoue, Roquebere, En Roucolle, En Débat, En Castin, En Chalon, Mirandon …

II) Au 10ième siècle : le prieuré dédié à St Martin

Il fut fondé par le 1er vicomte de Fezensaguet en 950, puis fut rattaché au monastère St Orens d’Auch.
Il fut vendu à la révolution, puis démoli.

III) Du 12ième au 15ième siècle : château et village.

Dès le début, Touget fut une possession vicomtale qui resta rattachée au vicomté du Fezensaguet jusqu’à la révolution. La capitale était Mauvezin.
Touget était donc à l’origine un « castelnau » (village groupé autour du château) puis avec l’évolution démographique la structure de la ville deviendra bastide (Halle avec des marchés).
En 1278, le prieur de Touget fit reconstruire l’église priorale.

Au 14ième siècle, dans le cadre de la lutte d’influence que se livrent Armagnacs et Bourguignons, le castrum (château) sera enlevé au comte de Pardiac par le comte d’Armagnac.
En 1418, il résistera au comte de Foix, sénéchal de France. Touget dépendait toujours des héritiers des Armagnacs (Albret et Bourbon).

Henri IV rattachera ses possessions à la couronne de France en 1607.

IV) Le 16ième siècle : les guerres de religion

La ville a beaucoup souffert. En 1562, de nombreuses attaques de protestants Mauvezinois provoquent saccages, destructions et tueries. Le monastère est pillé, les religieux auraient été jetés dans le puit du cloître avant de le combler.

En 1592, c’est la ligue (catholique) qui assiège la ville.

En 1605, Touget est presque entièrement détruite.

V) Du 16ième siècle à la révolution

Au 17ième siècle Touget est divisé entre le vicomte du Fezensaguet et les religieux, chacun exigeant ses droits.
Un extrait de reconnaissance de la communauté de Touget en faveur du vicomte et du prieur, datant de 1520, existe dans les archives de la commune.

Il y a en 1789, 1200 habitants à Touget.

Les cahiers de doléances montrent que la population vit essentiellement de l’agriculture et qu’elle est surchargée d’impôts. D’autre part, foires et marchés se sont perdus car la ville est trop isolée par rapport à Mauvezin, Cologne et Gimont et ceci en raison du mauvais état des ponts et chemins, l’accès étant de plus en plus difficile. D’autre part, la halle est dans un état lamentable.
Les Tougétois demandent donc :

  • l’aménagement des rivières afin d’éviter les débordements,
  • la restauration des voies de communications,
  • le rétablissement des foires et marchés,
  • la possibilité d’aménager des jardins devant les maisons jouxtant les remparts.

VI) Au 19ième siècle

En 1870, l’église actuelle est rebâtie sur l’emplacement de l’ancienne église paroissiale.
Les stalles, l’autel, le bénitier proviennent de l’ancien prieuré.
En 1883, il y avait 2 classes à Touget : une « école spéciale de garçons » et une « école spéciale de filles » situées au centre du village. Ce n’est qu’en 1952 qu’un groupe scolaire neuf fut construit.

CE QUI RESTE AUJOURD’HUI

  • Des vestiges du château (une seule tour sur les 4)
  • Des restes de fortifications (avec en particulier une archère en croix pattée, ce qui est rare en Gascogne)
  • Un reste de douves
  • Il y avait deux portes d’entrée dans la ville, abattues en 1793 : la porte de la ville (au sud), la porte de Cologne ( à l’est)
  • Le mur du cimetière est un vestige de l’ancien prieuré (peut-être est-ce le mur de l’église romane)
  • Des maisons du 15ième et 16ième siècle (bois et colombage)
  • Des maisons du 18ième et 19ième siècle (près de l’église et de la halle)
  • La halle du 13ième siècle (sur 16 poteaux)
  • La statue d’un personnage en toge (à la mairie)
  • Le lavoir
  • Deux statues de la vierge (dont une classée)
  • Les statues du 17ième siècle et le tabernacle du 18ième siècle
  • De belles croix en pierre ou en fer
  • Des pigeonniers dont celui de Salleneuve qui est en réalité une hune (avec coupolle en pierre) ce qui est très ancien (13ième siècle)
  • Un ancien moulin à vent (il y en avait 3 à l’origine).